"Je crois à la nécessaire indépendance de l’UDI car l’UDI et le centre ont des valeurs humanistes et écologiques qui lui sont propres. " Chantal Jouanno

Publié le 26 Mai 2015

Mes 2 priorités pour l'Île-de-France :
un plan de cohésion régionale et un plan d’urgence écologiq
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La semaine à venir sera uniquement et tristement consacrée aux élections régionales sous l’angle des calculs politiques. Je le regrette.

Les médias seront centrés sur la seule question de l’alliance ou non avec l’UMP à la veille de son congrès en fin de semaine. Quels que soient les choix, je crois à la nécessaire indépendance de l’UDI car l’UDI et le centre ont des valeurs humanistes et écologiques qui lui sont propres.

Je sais que Claude Bartolone, candidat roue de secours du PS et du Président de la République, ne s’intéresse à la question francilienne que par pure tactique politique. Il est l'homme de main de l'Elysée en quête d'alliances pour renouveler son mandat. Mais Claude Bartolone, même à la tête d'une coalition de paille, n’est pas en mesure de réussir plus à la Région qu’il ne l’a fait en Seine-Saint-Denis, département où il ne laisse que chômage, exclusion et une dette colossale.

Le constat : tout reste à faire en Île-de-France

L’Île-de-France est confrontée à des défis majeurs : un défi environnemental, un défi social et un défi territorial.

Le défi environnemental devient aujourd’hui une question de santé publique. 11,1 millions de Franciliens sont confrontés à la pollution aux particules, soit 92,5% de la population régionale. La pollution de l’air en particulier est à l’origine de nombreuses maladies neuro-végétatives et endocriniennes, de troubles respiratoires ou cardiovasculaires, de cancers, d’allergies. A titre d’exemple, à Paris et en petite couronne (93, 92,94) : la pollution de l’air est responsable de 1 400 décès anticipés chez l’adulte. Cela se traduit aussi par une perte de 6 mois d’espérance de vie à 30 ans par habitant.

Le défi social est celui des inégalités sociales et territoriales croissantes, d'un chômage d'exclusion massif et de la relégation territoriale. Apres 17 ans de socialisme, nous n’avons en Ile-de-France ni la prospérité, ni l'équité si souvent promises.

Sur la base de ce constat, il y a selon moi une double urgence programmatique qui m’amène à un double engagement si je suis élue présidente de la Région Île-de-France: il est nécessaire de développer un plan de cohésion régionale et un plan d’urgence écologique.

Urgence n°1 : un plan de cohésion régionale

En nous inscrivant dans l’héritage de Jean-Louis Borloo et de son plan de cohésion, je souhaite développer un grand plan de cohésion régionale : cohésion territoriale et cohésion sociale. Je crois à l'exigence de repenser l'Île-de-France autour de plusieurs pôles de développement pour désaturer Paris, comme Christian Blanc l'avait imaginé. Je crois à l'urgence d'une politique massive de rénovation des logements, première source de pauvreté en Ile-de-France. Pour certains ménages, la dépense logement représente 60% du budget. Il faut établir un vrai diagnostic régional du logement qui n’existe pas aujourd’hui, fixer des priorités et concentrer les moyens, en lien avec les partenaires locaux qui ont une connaissance fine des besoins et des populations. Pour ce travail, je propose la création d’une Agence régionale de la rénovation des logements.

Je crois, dans ce plan, à une mesure d'urgence pour les chômeurs de très longue durée qui sont aujourd’hui entraînés dans des spirales de relégation sociale lourde et sont pourtant oubliés de la politique. Je souhaite ainsi doubler les dispositifs existants pour atteindre l’objectif de 15 000 contrats d’apprentissage pour adultes dans le secteur marchand, particulièrement en faveur de ceux qui en ont le plus besoin : les chômeurs de longue durée et les bénéficiaires des minimas sociaux. Pour 1,5% du budget régional, cette mesure est de nature à relancer l’emploi dans le secteur privé en Île-de-France. Beaucoup de dispositifs existent pour les jeunes et nous devons également les développer, y compris mettre l’accent sur l’apprentissage.

Urgence n°2 : un plan d’urgence écologique

Il est ensuite impératif de mettre en place un plan d’urgence écologique avec notamment un Grenelle de la pollution à l’échelle de la Région pour parvenir rapidement aux objectifs de réduction de gaz à effet de serre. La mesure phare de ce plan est la mise en place d’une contribution écologique des poids-lourds en transit dans l’Ile-de-France, poids-lourds qui sont responsables d’un tiers des émissions d'oxydes d'azote des transports routiers. Sur le seul périphérique transitent chaque jour 70 000 camions… Cette éco-redevance apporterait, sur les 2.300 km visés et par une contribution de 12 centimes d’euros au km, 200 millions d’euros à la région pour financer des mesures écologiques.

A l’occasion de ce scrutin, aucune plateforme programmatique ne pourra être partagée si elle n’intégrait pas ces deux plans essentiels pour l'avenir des franciliens : le plan de cohésion sociale et le plan d’urgence écologique ne sont plus négociables.

Chantal Jo
uanno

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